Renée-Claude Bastien est d’abord une grande passionnée de la randonnée pédestre. Depuis près de 20 ans, par le biais de son métier de guide en tourisme d’aventure, elle a eu l’opportunité de guider des groupes de randonneurs aux quatre coins du globe. Dans ce guide, elle vous aide à comprendre et à faire le bon choix entre crampons et raquettes.
Cette question a beaucoup fait jaser les derniers hivers sur les réseaux sociaux, et avec raison! Compte tenu de la popularité grandissante pour la marche hivernale, néophytes et habitués souhaitent s’équiper avantageusement pour la pratique de leurs activités.
Les crampons sont intéressants lorsque vous vous retrouvez sur des sentiers de neige dure, glacée et tapée. Plus compacts que les raquettes, ils sont moins gênants aux pieds. Sur un sentier fréquemment emprunté, les crampons vous procurent une bonne adhérence.
Toutefois, faites attention! Dès que le pied semble s’enfoncer dans la neige, la raquette devient nécessaire pour vous assurer une bonne progression et surtout pour éviter d’endommager les sentiers. En effet, les trous causés par des randonneurs mal chaussés rendent la pratique inintéressante et parfois même périlleuse. Si vous n’aviez pas prévu de raquettes et une telle situation se présente, faire demi-tour est l’action responsable à prendre.
Puisque les raquettes possèdent déjà une bonne adhérence à la neige, elles peuvent très bien remplacer des crampons. Cependant, ces derniers ne peuvent offrir la flottaison nécessaire pour marcher en surface d’un sentier mou ou récemment enneigé sans s’enfoncer. Donc, les raquettes peuvent faire office de crampons, mais les crampons ne peuvent pas remplacer les raquettes.
Afin de déterminer si une paire de crampons suffit à votre randonnée, il faut vous poser quelques questions :
- À quand remonte la dernière bordée de neige dans le secteur?
- Est-ce une randonnée hautement fréquentée?
- Est-ce que le gestionnaire des sentiers a émis une recommandation?
- Est-ce que les températures extérieures sont supérieures au point de congélation? Si c’est le cas, cela rend la neige plus molle et augmente donc les probabilités d’enfoncer dans la neige.
Dans le doute, on apporte les deux et on s’ajuste en cours de route en se rappelant que si on enfonce, on renonce!
Particularités des crampons
Puisqu’on parle ici de crampons pour la randonnée hivernale, il n’est pas nécessaire de se diriger vers des crampons d’alpinisme « à dents de tigre » et on évitera des crampons dédiés à la marche en ville. Il faut donc choisir un modèle qui convient à la marche en sentier.
Ceux-ci devraient posséder des crampons en acier inoxydable; un ajustement serré sur la botte (idéalement, essayez les crampons en boutique avec les bottes sur lesquelles vous aurez à les fixer. Le conseiller sur place pourra alors faire des recommandations sur la grandeur à privilégier); une sangle de retenue qui fixe le crampon à la botte; et au minimum, une dizaine de dents afin d’assurer un bon cramponnage sur la neige.
Particularités des raquettes
Le terrain
La première question à vous poser est : « Sur quel type de terrain vais-je surtout me déplacer? » Déterminez votre zone générale de pratique. Par exemple, terrain plat, montagne, hors-sentier, parc national, etc.
Cette réflexion vous permettra de cibler vos besoins et vous pourrez ainsi choisir un modèle qui convient à votre pratique.
La longueur
Ensuite, déterminez la longueur nécessaire de vos raquettes. Celle-ci est calculée par votre poids de randonnée, donc incluant vos vêtements, vos bottes et le poids de votre sac à dos. C’est particulièrement important si vous naviguez sur des sentiers non tapés, puisque la flottaison sur la neige dépend de la superficie de vos raquettes. Les entreprises (fabricants et boutiques) possèdent toutes un tableau présentant une échelle de poids total et les longueurs de raquettes recommandées. Le conseiller en boutique peut également vous aider.
Les matériaux
On retrouve généralement deux grandes familles de raquettes : celles en plastique moulé et celles formées d’un cadre externe en métal, parfois tubulaire ou encore plat dentelé. Les raquettes en plastique moulé ont souvent un prix avantageux et offrent une résistance intéressante, mais elles sont connues comme étant plus bruyantes. Si le silence de vos pas est important lors de vos déplacements, choisissez plutôt les raquettes avec un cadre externe.
Les fixations
Il existe deux familles de fixations : articulées et flottantes.
Les fixations articulées sont attachées au cadre de la raquette à l’aide d’un pivot près de l’avant-pied. On aime celles-ci car elles permettent d’avancer dans la neige profonde et de passer par-dessus les obstacles facilement. Autre avantage : puisque la raquette reste parallèle au sol – on évite de se projeter de la neige dans le dos à chaque foulée. Les fixations flottantes sont retenues au cadre par des sangles souples. Cette fixation soulève l’arrière de la raquette à chaque pas. La foulée est plus efficace, mais elle a tendance à projeter de la neige, parfois jusqu’au sac à dos. Résultat : vos vêtements et votre équipement seront couverts de neige.
Les sytèmes d’attaches
Il existe pratiquement autant de systèmes d’attaches que de types de raquettes.
Les sangles en nylon risquent de se couvrir de glace lorsque la neige accumulée sur la botte se met à fondre par la chaleur qui s’échappe de votre botte. Les gouttelettes d’eau vont par la suite geler dans la sangle, rendant l’ajustement et même le retrait de la botte difficiles. Pas idéal pour les aventurières et aventuriers qui souhaitent pratiquer le camping d’hiver. Même chose pour les ajustements de style Boa et ceux de style « planche à neige ». Ces modèles sont parfaits pour les randonneurs qui entrent à la maison après la journée d’activité, mais pas pour les expéditions en camping d’hiver.
Concernant les sangles de caoutchouc, elles doivent être régulièrement inspectées puisque les rayon UV les assèchent et peuvent créer des fissures qui risquent de faire céder la sangle. Une bonne habitude est d’avoir des sangles de rechange dans votre sac en prévision d’un bris.
Les accessoires
Les cales de montée, ou talonnière, conviennent aux adeptes de randonnée qui souhaitent se déplacer souvent en montagne. Celles-ci ont pour effet de mettre à niveau le pied durant la montée, ce qui soulage le mollet lors de la progression.
Les talons de raquette permettent d’ajouter à certains modèles une plus grande flottabilité. Il s’agit d’une option intéressante pour les randonneurs qui souhaitent une raquette polyvalente pour plus de confort en sentier ou hors-piste, ou pour ceux qui souhaitent s’aventurer en camping d’hiver avec un sac à dos d’expédition.
L’entretien
Les crampons, comme les raquettes, demandent peu d’entretien. Il est cependant recommandé de bien les sécher en arrivant à la maison. Vérifiez les mailles des chaînes de retenues des crampons afin de vous assurer que celles-ci sont toujours intactes. Quant aux raquettes, inspectez les sangles d’attaches et la fixation pour qu’elles soient encore bien fonctionnelles. Il vaut mieux faire ces vérifications au retour de votre sortie, alors si un problème est repéré, vous aurez le temps avant la prochaine randonnée d’y apporter les correctifs nécessaires.
Afin d’entretenir votre équipement de plein air, après votre excursion, procédez à une application d’un bloqueur d’UV qui le protégera contre une usure prématurée. Un vaporisateur comme le « 303 » convient très bien à tout matériel de plein air fait de vinyle, fibre de carbone, caoutchouc, plastique et cuir.
Pourquoi pas la location?
Avant d’investir dans une paire de raquettes qui vous servira pendant plusieurs années, pensez à en faire l’essai en formule location. Les boutiques de plein air, les parcs, les centres de villégiature et même les boutiques spécialisées en location de matériel comme Locapaq vous donneront l’occasion de louer plusieurs modèles. Ces essais vous aideront à trouver raquette à votre pied!
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